dimanche 24 février 2013

Paul JOBERT (1863 - 1942)

 
 
La biographie de Paul JOBERT s'est enrichie récemment d'un article complet sur Wikipédia et de précieux clichés fournis par la petite fille de l'artiste, Mme Anne Châtel Demenge, visibles sur le site de Serge Girard dédié à la ville de Constantine. Paul Jobert y décèdera en 1942 après avoir été le conservateur du Musée de la ville.
 

http://www.constantine-hier-aujourdhui.fr/LaCulture/paul_jobert.htm


Paul Jobert dans son atelier
du Musée de Constantine

 

vendredi 22 février 2013

Wilhelm Von GEGERFELT (1844 - 1920)



   Wilhelm Von GEGERFELT naît en 1844 à Göteborg dans une famille bourgeoise. Son père, Victor, (1817 - 1915), enseigne l’architecture et deviendra à compter de 1872, l’architecte de la ville de Göteborg pendant plus de vingt ans. Wilhelm débute sa formation artistique en 1861 à l’Académie des Beaux-Arts de Copenhague, puis intègre celle de Stockholm en 1864. Il parachèvera sa formation comme de nombreux étudiants suédois* à l’Académie de Düsseldorf. Il y fréquente les artistes hongrois Paál László (1846 – 1879) et Mihály Munkácsy 1844 – 1900) avec qui il voyagera en Hollande. Il apprend à leur contact l’usage du bitume utilisé dans ses premières œuvres. L’artiste rejoint Paris en 1872 et suit ainsi les pas de son compatriote Alfred Whalberg (1834 - 1906), arrivé dès 1866. Il est proche du paysagiste suédois Carl Fredrik Hill (1849 - 1911) également présent à Paris, avec qui il partage son admiration pour Charles-François Daubigny (1817 - 1878) et Jean-Baptiste Corot (1796 – 1875).

  
L’artiste voyage en France et peint les rives de la Manche et de la Bretagne. Il expose au Salon pour la première fois dans les années 76, non sans succès. Le critique et auteur Emile Bergerat (1845 - 1923) l’encensera dans plusieurs chroniques dont celle de 1876 : "La neige,d'ailleurs, a de nombreux zélateurs au Salon de 1876, et en première ligne M. Gegerfelt, un jeune peintre suédois du plus bel avenir. M. Gegerfelt a une manière de peindre, chaude, vibrante et sommaire qui n’est qu’à lui. Sa Vue prise en Suède, au soleil couchant, avec ses patineurs et ses traineaux glissant sur une rivière gelée, avec son pittoresque moulin aux ailes figées dans l’air brun, est enlevée par larges touches d’une vive sonorité de ton, en pleine pâte et dextrement. Le Ruisseau entre deux chaumières, qui constitue la vue prise en Bretagne, est d’un intérêt plus vif encore. Comme exécution, c’est la manière brune des écoles du Nord, réveillée d’accents impétueux autant qu’imprévus. Dans le ciel embrasé des incandescences du couchant, les tons roses, citron et orangés se mêlent par valeurs exquises, comme fondues par les seules vibrations atmosphériques. Cela est très-fort et très-hardi, et l’auteur est doué d’un beau tempérament de peintre."

   
L’artiste aura séjourné au Danemark où il fréquentera la colonie de Skagen, mais aussi en Italie où il peint avec ardeur la vie vénitienne. C’est en 1888 qu’il quitte définitivement la France pour rejoindre la Suède. Reconnu, il sera professeur à la prestigieuse université d’Uppsala et aura le privilège de former un temps le prince Eugen (1865 - 1947) qui au-delà de son rang, fut peintre, collectionneur et mécène. Wilhelm Von Gegerfelt se retire dans la petite ville de bord de mer de Torekov, face à l’île d’Hallands Väderö. Il y décèdera en 1920 à l’âge de 76 ans.

  
Entre l’académisme de compositions minutieuses, proches à certains égards d’un travail photographique, et des peintures plus spontanées aux accents impressionnistes, l’œuvre prolifique et diverse de Wilhelm Von Gegerfelt aura parfaitement reflété les évolutions artistiques de cette seconde moitié du XIXème. Le peintre aura été à ce titre, un parfait trait d’union entre différentes écoles, styles et cultures, dans une Europe qui progressivement à l’échéance du siècle, se refermera dans ses nationalismes.

* : In Échappées nordiques, p. 152, Carl-Johan Olsson, éditions Somogy, 2008

samedi 16 février 2013

Will OSBORN (1868 - 1906)

  
   Communautés libres, cosmopolites et souvent bohèmes, les colonies d’artistes marquèrent véritablement le XIXème siècle. Elles se développèrent dans tous les pays fréquemment en réaction aux rigueurs des enseignements académiques. Un rapport étroit à la nature et aux hommes était au centre de cette expérience collective empreinte de liberté. Le développement des moyens de transport notamment ferroviaires, favorisa progressivement l’éloignement des capitales. En France, la Bretagne, la Normandie succèderont ainsi à la forêt de Fontainebleau. Ces colonies s’implantèrent souvent au bord de l’eau, que ce soit celle des rivières ou des bords de mer. Anseremme en Belgique, Skagen au Danemark, Pont-Aven en Bretagne ou plus loin, Carmel en Californie ; tous ces lieux de villégiatures offraient aux artistes les motifs et les images à même de satisfaire leur désir de création pleinairiste. L’Angleterre connut un mouvement identique avec les colonies d’artistes de Newlyn, Lamorna et Saint Ives. Finis terrae anglaise, la Cornouailles bénéficia en 1877 du prolongement de la ligne ferroviaire, la Great Western Railway, la rendant ainsi plus accessible. De nombreux artistes s’installèrent alors dans cette région au climat doux et au cadre verdoyant. La proximité de la mer, ses lumières et ses villages de pêcheurs offraient aux peintres naturalistes de magnifiques sujets.


   William Evelyn OSBORN dit Will Osborn y arrive dans les années 1890. Le Cornwall Artist Index* nous apprend qu’il est alors âgé d’une vingtaine d’années. Aîné de la famille, il est né en 1868 à Londres, dans le quartier de Saint Pancras. Son père, Edward, est inspecteur du travail au service de la Royauté. Nous n’avons aucune information sur l’origine de sa vocation d’artiste ou sa formation. Will Osborn sera rapidement membre du Saint-Ives Art Club créé en 1888 notamment de son cercle d’art photographique The Studio. On le voit ici assis au centre de cette photo d’une réunion du Club en 1895.


L’artiste vit à The Terrace, quartier de Saint-Ives qui surplombe le port. La vie de bohème est rude et l’artiste troque ses œuvres contre nourriture et loyers. Est-ce au sein du Club que Will rencontre sa future épouse, l’artiste Dorothy Worden? Née en 1868 à Newcastle, Dorothy est arrivée de Londres où elle résidait en 1891. Peut-être ce départ vers l’ouest fut-il déjà une décision du couple ? Dorothy intègre le Club en 1893 et se marie à Will en 1896 à Exeter. Elle expose à la Royal Cornwall Polytechnic Society de Falmouth de 1893 à 1896. Les sujets sont communs et illustrent Saint-Ives et la Cornouailles.


Au début des années 1900, le couple part vivre dans la petite ville de Ludlow dans le comté de Shropshire. Ils exposent à Londres où Dorothy présente à la Galerie Ryder des aquarelles remarquées par la fameuse revue The Studio. En 1906, Will décède brusquement à l'âge de 38 ans, sans doute d’un surdosage médicamenteux. Dorothy se remariera l’année suivante.


Si l’histoire de ce couple ne se résume malheureusement qu'à quelques clichés et notes biographiques, le Saint-Ives Art Club continue vaillamment d’exister 125 ans après sa naissance, et ce, malgré l’assaut des vagues des tempêtes hivernales qui frappent quelquefois ses murs de planches noires.


L’art reste l’âme de cette petite ville de Cornouailles qui a accueilli tant d’artistes, de la sculptrice Barbara Hepworth (1903 - 1975) à Mark Rothko (1903 - 1970). Comme un trait d’union entre ces générations d’artistes, le Saint-Ives Art Club côtoie depuis 1993 une antenne de la prestigieuse Tate Gallery dominant la plage de Porthmeor.
 
St Ives Artists' Colony
Mark Kauffman